Au Mali, la junte militaire et les acteurs politiques ont désigné dimanche Moctar Ouane comme le premier ministre de la Transition en cours dans le pays. Une nomination saluée par plusieurs personnalités politiques, dont Aliou Boubacar Diallo, le leader d’ADP-Maliba.

Après la désignation, le vendredi 25 septembre, de l’ancien ministre de la Défense, Bah N’Daw, en tant que président de la Transition, les protagonistes de la crise malienne ont nommé dimanche Moctar Ouane au poste de premier ministre. Ce diplomate chevronné de 64 ans jouit d’une solide réputation internationale, mais reste paradoxalement peu connu de ses compatriotes. Il a notamment été ministre des Affaires étrangères de 2004 à 2011 sous la présidence d’Amadou Toumani Touré. Il occupait également, depuis 2016, la fonction de délégué général à la paix et à la sécurité de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Un gouvernement de large ouverture attendu

Moctar Ouane aura la lourde tâche de conduire l’administration jusqu’à des élections générales censées rendre le pouvoir aux civils dans les 18 mois à venir. Il devra former un gouvernement mixte (composé de femmes et d’hommes d’horizons) et surtout d’ouverture. Ce qui signifie qu’il va recruter ses ministres parmi les membres du M5, mouvement de contestation qui a contribué à la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta, les putschistes, les groupes armés et la classe politique.

A ce niveau, Moctar Ouane devrait faire appel aux responsables des principaux partis politiques maliens que sont le RPM (ancien parti au pouvoir), l’URD de Soumaïla Cissé et l’ADP-Maliba d’Aliou Diallo. Celui-ci avait déjà exprimé l’urgente nécessité de mettre en place un gouvernement d’union nationale afin de faire face aux multiples enjeux du moment.

« Surmonter les différences et créer les conditions sociales et politiques pour la réussite de cette Transition »

Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, Aliou Diallo a salué la nomination de Moctar Ouane. Il a loué sa « sobriété, sa neutralité et ses compétences », après avoir appelé à la nomination d’un « Premier Ministre consensuel et sans coloration politique » pour respecter les aspirations du peuple malien. Pour lui, il s’agit là d’un « signal positif et encourageant » pour la suite du processus de sortie de crise.

Dans une précédente tribune, publiée le 2 septembre, le fondateur du parti de la Balance avait invité ses « compatriotes à rester engagés et mobilisés pour relever les défis immenses » qui attendent le Mali. « Le principal d’entre eux, a-t-il écrit, est de surmonter [les] différences et de créer les conditions sociales et politiques pour la réussite de cette Transition qui doit permettre au pays de revenir à un Ordre Constitutionnel normal dans les meilleurs délais ».

Aliou Diallo maintient sa position sur la scène politique

Le natif de Kayes, qui n’a eu de cesse d’appeler au rassemblement ces derniers mois, souhaite humblement contribuer au retour à la normalité de son pays.

Conscient que ces doux appels ne suffiront point à changer la vie de ses compatriotes, Aliou Diallo a également proposé un plan Marshall pour le Mali. Ce programme de 15.000 milliards de Francs CFA vise à déployer une véritable politique de décentralisation et moderniser la fonction publique, ainsi que l’armée.