Des centaines de Zimbabwéens, venant des quatre coins du pays, sont venues à Harare et se sont rassemblées à l’aéroport Robert-Mugabe pour accueillir le corps de Morgan Tsvangirai. Mort d’un cancer en Afrique du Sud où il s’était exilé, cette immense figure de l’opposition au Zimbabwe est de retour dans son pays pour y être enterrée.
La mort d’un héros
Morgan Tsvangirai, le plus tenace adversaire et contradicteur du parti au pouvoir, le Zanu-PF, est décédé la semaine dernière à l’âge de 65 ans après une longue bataille contre le cancer du côlon. Samedi dernier, après son arrivée à l’aéroport d’Harare, la dépouille a fait une halte dans un camp militaire historique. Comme Tsvangirai est considéré comme un héros, il s’agit d’un passage obligatoire pour tous ceux qui sont morts et qui ont marqué l’histoire du pays. Mais avant ce petit détour, des compatriotes des partis d’opposition avaient organisé des cérémonies commémoratives en l’honneur de Tsvangirai dans la capitale Harare, mais aussi à Bulawayo, la deuxième plus grande ville du pays. C’est hier que son enterrement a eu lieu dans sa ville natale à Buhera.

Un opposant qui a fait trembler le Zanu-PF
L’ancien dirigeant syndical a dirigé le parti du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) depuis sa création en 1999. Il s’agit du seul parti qui a réussi à tenir tête aux quatre décennies de règne du parti Zanu-PF de Robert Mugabe. D’ailleurs, Tsvangirai était souvent tourné en dérision par l’ancien président en le traitant de « larbin de l’occident ». L’un des plus grands coups de Tsvangirai face à Mugabe s’est déroulé lors de l’élection présidentielle de 2008. En effet, le leader de l’opposition a battu Mugabe lors du premier tour. Néanmoins il n’a pas réussi à recueillir la majorité de voix nécessaire pour éviter le second tour. Bien évidemment, comme on le sait, Tsvangirai a décidé de ne pas participer à ce second tour qu’il a qualifié de « mascarade ». Il convient de noter que le président par intérim du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a annoncé en janvier que la prochaine élection présidentielle aura lieu d’ici quatre à cinq mois.