Le gouvernement néerlandais a demandé au plus haut représentant de l’Érythrée aux Pays-Bas de quitter le pays, a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères Halbe Zijlstra.

Un problème avec « la taxe de la diaspora »
Tekeste Ghebremedhin Zemuy a été déclaré « persona non grata », écrit Zijlstra dans une lettre au Parlement, alors que le gouvernement a trouvé des preuves de plus en plus nombreuses et flagrantes sur le fait que l’Érythrée continuait de forcer ceux qui avaient fui le pays à payer des impôts. Le porte-parole de l’ambassade d’Érythrée a refusé de commenter cette décision. Le programme radio hollandais Argos a déclaré le mois dernier que les réfugiés érythréens faisaient l’objet de pressions et d’intimidations pour payer une « taxe de la diaspora » à l’ambassade d’Érythrée à La Haye afin d’avoir accès aux différents services de l’ambassade. Pourtant, les autorités néerlandaises ont déjà ordonné à l’Érythrée de cesser cette pratique.

Le gouvernement néerlandais monte au créneau
« C’est une mesure exceptionnellement sévère, conçue comme un signal envoyé au gouvernement érythréen », a déclaré Zijlstra. « Nous voulons faire comprendre que nous ne tolérons pas ces pratiques d’un autre temps. » Zijlstra a ajouté qu’il avait décidé de ne pas fermer l’ambassade, car la majorité au Parlement était contre. En effet, cela rendrait impossible l’aide aux Érythréens. L’impôt de la diaspora de l’Érythrée, qui est prélevé sur la citoyenneté plutôt que sur la résidence, a été une source de controverses dans de nombreux pays, notamment au Royaume-Uni, en Suède et au Canada. Déjà en 2011, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné l’utilisation de la taxe de la diaspora comme un moyen de « déstabiliser la Corne de l’Afrique » et a demandé à l’Érythrée d’arrêter d’utiliser l’extorsion, les menaces, la fraude et d’autres moyens illicites pour soutirer de l’argent à ses ressortissants.